Livre infini N° 4
Livre de mémoire, 2008

Dans le cadre du Lieu de mémoire de Marie-Ange Guilleminot, Magny-les-Hameaux

Avec les enfants du CM2 de l’école André Gide, l’institutrice et directrice de l’école Michelle Tiritan et le conseiller pédagogique arts visuels Patrick François.

Dans le cadre du Lieu de mémoire dédié aux victimes des conflits du XXe siècle, proposé par Marie-Ange Guilleminot, un artiste est invité chaque année à réaliser un livre à la mémoire des victimes morts pour la France, déportés ou morts civiles de Magny-les-Hameaux, de la première et seconde guerre mondiale et la guerre d’Algérie. D’autres artistes qui sont intervenu ou vont intervenir : Marie-Ange Guilleminot, Céline Ahond, Pierre Leguillon, Gilles Balmet ...

Ma proposition portait sur la notion de mémoire vive (au contraire d’une mémoire morte) comme mémoire à renouveler. Avec Michelle Tiritan, et accompagné de Patrick François, nous avons mis sur pieds des ateliers divers avec un travail sur l’histoire et des documents d’archives, sur le livre, l’effacement de l’écriture, et tout un travail en encre de Chine, le noir et blanc comme métaphores d’ombre et de lumière, d’oubli et de souvenir. Dans les cours en parallèle aux ateliers, ce sujet a été repris et approfondi sous diverses formes. D’autres moments forts étaient Le Dictateur de Chaplin, la rencontre avec les Anciens Combattants, une visite de Paris (avec la participation à la cérémonie de ravivage de la flamme de l’Arc de Triomphe) et la cérémonie du 8 mai où le livre a été remis solennellement à la ville.

Le Livre infini N° 4 a pris la forme de 3 tomes :

Le premier livre, relié en feutre blanc, avec des pages en accordéon montrant un dégradé, abstrait et expressionniste, du noir vers le blanc, où est marque le nom du défunt, écrit par un des enfants. Son destin, qui lui était imposé, a été marqué par un tampon de type administratif : « mort/morte pour la France », « mort en déportation », « victime civile ».

Le deuxième tome, de même apparence que le premier, joue sur le paradoxe : sa couverture (réalisé en plaques de métal au lieu de carton) est très lourde, mais le contenu, des pages de papier Japon ultra-fin, très lèger. Sur ces pages, à intervalles, est marquée la phrase « Je me souviens » par l’écriture d’un des enfants. En feuilletant, ces phrases apparaissent lentement, comme à travers un brouillard.

Le troisième tome est une boite, des mêmes dimensions et à la même reliure que les deux livres, destinés à conserver les tampons (et initialement aussi les médailles que les Anciens Combattants avaient offertes aux enfants).

Pour plus d’informations sur le déroulement des ateliers, la rencontre avec les anciens combattants, le 8 mai 2008, la visite de Paris etc., le blog très parlant de l’école André Gide mise en ligne par Michelle Tiritan donnait un beau compte rendu. Malheureusement il n’est plus en ligne. Une partie de la mémoire de ce travail est ainsi perdue ...

Pour des informations sur le projet "Lieu de mémoire" de Marie-Ange Guilleminot :
→  Lieu de mémoire
Et sur Julie Auzillon qui a réalisé la reliure :
→  Julie Auzillon


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