Mon projet pour la place du Préfet Erignac, élaboré en échange étroit avec la famille Erignac, est basé sur plusieurs idées :
→ la rencontre, le dialogue et l’échange ;
→ la transmission d’idées et d’idéaux humanistes chers à Claude Erignac ;
→ la création d’une ambiance conviviale et chaude sur ce square, tout en évitant le côté trop symétrique et solennel de la configuration antérieure.
Le concept s’articule en deux parties complémentaires :
• Douze bancs disposés en courbe, comme une vague qui a déferlée, comme une nuée d’oiseau, comme une assemblée. Un dispositif asymétrique, ondulatoire, avec comme point final un coin plus intime créé par deux bancs autour d’une table.
Il s’agit des « bancs parisiens » classiques, doubles bancs avec assise et dossier en bois et pieds en fonte. Chacun de ces bancs porte sur son dossier trois plaques en laiton gravées avec une citation tirée des notes de Claude Erignac. Il s’agit de phrases courtes et justes sur des sujets tels que la liberté d’expression, la tolérance, l’importance de l’éducation et de la transmission du savoir, la responsabilité, le sens civique, la clairvoyance, mais aussi des aphorismes et proverbes plus émotionnels ou plus drôles.
Il s’agit de phrases de Woody Allen, Guillaume Apollinaire, Gaston Berger, Albert Camus, Nicolas Chamfort, René Char, Georges Clemenceau, Francis Scott Fitzgerald, Jean Giraudoux, Johann Wolfgang Goethe, Guillaume d’Orange, Victor Hugo, Abraham Lincoln, Martin Luther, André Malraux, Herbert Marcuse, Marivaux, Pierre Mendès France, Mathieu Molé, Pascal, Pablo Picasso, Antoine de Saint-Exupéry, Sénèque, Percey Shelley, Paul Valéry, Voltaire, Oscar Wilde, Emile Zola, une citation du Mémorial juif de Nancy, un proverbe dogon, ainsi qu’une citation de Claude Erignac lui-même.
Les auteurs de ces phrases sont mentionnés sur une plaque à un emplacement central, fixée sur le rebord de la jardinière, et peuvent être mis en relation avec « leur » banc à l’aide de numéros.
• La nuit ce dispositif est complété par la projection d’une des pages du carnet de citations de Claude Erignac, sur la façade de l’immeuble voisin qui présente deux grands murs aveugles surplombants l’entrée de la place. Un de ces murs devient écran, devient porteur d’idées, page écrite. Cette projection prolonge le dispositif des phrases sur les bancs en les faisant vivre en tant que lumière, essence même d’une idée.